question au Professeur Elio Riboli, membre du panel des 21 experts et directeur de recherche de l’Imperial College de Londres : Quelles conclusions spécifiques sur les fruits et légumes ?
ER : « En matière de fruits et légumes, les résultats confortent les connaissances scientifiques antérieures et permettent d’amplifier les recommandations de consommation pour les populations à « au moins 600g par jour ». Chaque année, on recense environ 10 millions de nouveaux cas de cancers dans le monde. Combien de nouveaux cas de cancers pourrait-on éviter en suivant les 10 recommandations du WCRF ? ER : « En fait, en 2030, le nombre de nouveaux cas de cancers est supposé doubler ! C’est pourquoi, il est urgent d’agir et de développer des stratégies de prévention. Sur la base des connaissances actuelles, on estime que si une grande partie de la population suivait les 10 recommandations du WCRF cela permettrait d’éviter environ 30% des cancers, soit près de 3 millions de moins de personnes atteintes de cancer chaque année." Concernant les fruits et légumes, le niveau minimum de consommation recommandé pour la population a augmenté de 50% L’objectif de consommation de fruits et légumes est passé de « au moins 400g par jour » à : « au moins 600g par jour » pour la population. Plus précisément, le panel d’experts a analysé les preuves scientifiques par type de cancers selon les différents aliments. Concernant les fruits et légumes plusieurs niveaux de preuves scientifiques suggèrent que : - les aliments contenants des fibres (tels que la groseille, le cassis, la framboise, le coing, le persil, la pomme…) entrent dans la prévention des cancers de l’œsophage et du colorectum ; - les légumes entrent dans la prévention des cancers de la bouche, du pharynx, du larynx, de l’œsophage, des poumons, de l’estomac, du colorectum, des ovaires et de l’endomètre ; - les alliacées (oignon, poireau, échalote…) entrent dans la prévention des cancers de l’estomac ; - l’ail entre dans la prévention des cancers colorectaux ; - les carottes entrent dans la prévention du cancer du col de l’utérus; - les fruits entrent dans la prévention des cancers de la bouche, du pharynx, du larynx, de l’œsophage, des poumons, de l’estomac, du nasopharynx, du pancréas, du foie, du colorectum ; - les légumes secs entrent dans la prévention des cancers de l’estomac, et de la prostate ; - les aliments contenants des folates (tels que le cresson, l’épinard, le brocoli, la châtaigne…) entrent dans la prévention des cancers du pancréas, de l’œsophage, du colorectum et de la prostate ; - les aliments riches en caroténoïdes (tels que la carotte, le poivron, le melon, l’abricot…) entrent dans la prévention des cancers de la bouche, du pharynx, du larynx, des poumons ; - les aliments riches en béta-carotènes (tels que la carotte, le persil, l’épinard, le fenouil et la mangue) entrent dans la prévention des cancers de l’œsophage, de la prostate et de la peau ; - les aliments riches en lycopène (tels que la tomate, le melon ou le pamplemousse rose…) entrent dans la prévention du cancer de la prostate ; - les aliments riches en vitamine C (tels que le cassis, le persil, le poivron, le brocoli, le kiwi, la fraise, l’orange, …) entrent dans la prévention du cancer de l’œsophage ; - les aliments riches en sélénium (tels que l’ail, l’endive, le poireau, les champignons, la pêche…) entrent dans la prévention des cancers de la prostate, des poumons, de l’estomac et du colorectum ; - les aliments riches en vitamine B6 (tels que l’ail, la noix, la banane, la châtaigne, le poireau, le poivron…) entrent dans la prévention des cancers de l’œsophage ; - les aliments riches en vitamine E (tels que la noisette, la noix, le fenouil, le kiwi, le petit-pois, l’épinard, le persil, la myrtille, l’avocat…) entrent dans la prévention des cancers de la prostate et de l’œsophage ; - les aliments faibles en densité énergétique (tous les fruits et les légumes frais) entrent dans la prévention de la prise de poids et de l’obésité. |